Halte à la répression en Tunisie !

30/12/2010
Collectif de Solidarité avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid
Le vendredi 17 décembre 2010 a démarré un mouvement de protestation à Sidi Bouzid dont le déclenchement fut un événement grave : un jeune chômeur qui a eu recours pour faire vivre sa famille à la vente ambulante de fruits et légumes s’est vu interdire cette activité par les autorités et s’est immolé par le feu.

Nous appelons, avec de nombreuses autres associations, à un rassemblement de
protestation contre la répression en Tunisie : TOUS A 18 H CE JEUDI SOIR 30
DECEMBRE A LA FONTAINE DES INNOCENTS (M°-RER Les Halles/Chatelet)

Communiqué :

HALTE A LA REPRESSION EN TUNISIE !

Le vendredi 17 décembre 2010 a démarré un mouvement de protestation à Sidi
Bouzid dont le déclenchement fut un événement grave : un jeune chômeur qui a eu
recours pour faire vivre sa famille à la vente ambulante de fruits et légumes
s’est vu interdire cette activité par les autorités et s’est immolé par le feu.
Par cet acte de désespoir, il voulait signifier qu’il ne restait aucun espoir
pour vivre dans la Tunisie des « miracles » économiques, dont le résultat est
un chômage endémique qui touche aujourd’hui en particulier la jeunesse, sans
épargner aucunement les titulaires d’un diplôme supérieur. A partir de ce
moment, ce sont d’importantes manifestations de jeunes chômeurs, de précaires
et de travailleurs qui sont descendues dans la rue.
De nombreuses villes des alentours de Sidi Bouzid ont rejoint le mouvement dans
un premier temps, puis des villes du nord au sud du pays jusque la capitale,
Tunis, ont donné à ce mouvement un caractère de ras-le-bol généralisé contre le
chômage, la cherté de la vie, la corruption, l’injustice des politiques
sociales et économiques qui se sont étendues à toutes les régions de la
Tunisie. Les slogans les plus répandus y mettent en cause directement la
légitimité du pouvoir et de l’administration. Le régime tunisien dans une
attitude caractérisée par l’autisme a refusé d’entendre ces cris de désespoir.
Sa seule réponse à ce mouvement pacifique dans un premier temps a été
l’utilisation des forces de répression. Il en est résulté la mort par balles
d’un jeune de 18 ans, et de nombreux blessés.
Le président Ben Ali s’est adressé à la population, ce mardi 28 décembre,
reconnaissant pour la première fois la gravité de la crise et des souffrances
qui frappent les couches les plus larges de la population. La manière inédite
qu’il a choisi pour répondre aux événements montre clairement que l’ampleur du
mouvement ébranle sérieusement le pouvoir. Pourtant, aucune mesure concrète et
crédible n’y est annoncée, et —surtout— le Président y formule des mises en
garde claires contre les "manipulateurs", les "mercenaires" et les "media
étrangers" qui seraient à l’origine des troubles. L’élément le plus concret de
son discours est une menace inquiétante et à peine voilée aux journalistes et à
la presse indépendante, aux associatifs, syndicalistes et militants politiques
autonomes engagés dans le soutien à la population.
Les arrestations se sont ensuite multipliées. A l’issue d’un sit-in des avocats
à Tunis, maîtres Raouf El Ayadi et Choukri Belaïd ont été arrêtés, dans la
soirée du mardi 28 décembre avant d’être libérés ce mercredi matin. Ammar
Amroussia, porte parole du PCOT et correspondant du site albadil.org, a été
arrêté ce matin à Gafsa pour ses publications et ses déclarations dès le début
de ce mouvement de colère des déshérités ; ainsi qu’Attia Athmouni, porte
parole du comité de soutien de sidi bouzid et membre du pdp et le journaliste
Mouldi Zouabi. Les autorités tunisiennes n’ont pas hésité comme à l’accoutumée
à fermer les derniers espaces de liberté de la presse en empêchant la
distribution des seuls journaux indépendants : El Tarik el Jadid et El Mawkef
et en menant une campagne de dénigrement contre la chaine d’El Jazira qui a
couvert les événements et organisé des débats contradictoires incluant un
ministre en exercice. Ce mouvement contestataire est soutenu par de nombreux
tunisiennes et tunisiens, par les partis politiques indépendants du pouvoir par
les associations démocratiques ; les avocats ont organisé des rassemblements de
soutien dans plusieurs villes.
Nous soutenons ce mouvement populaire contestataire et autonome auquel la
jeunesse participe en très grand nombre.
Nous dénonçons cette attitude qui ne répond pas à la dégradation sans
précédent des conditions de vie dans le pays bien loin des « miracles » tant
vantés par les officines de la propagande du régime.

Nous appelons à la libération de tous les emprisonnés de ce mouvement et de
ceux qui l’ont précédé

Nous appelons à une réelle prise en compte de la précarité qui touche des pans
entiers de la société.

Nous réclamons que les responsables de la répression soient traduits en
justice.

Nous demandons aux autorités exécutives françaises et européennes de prendre
position et de s’exprimer publiquement et promptement sur la répression en
cours en Tunisie et de recevoir une délégation du collectif. Leur silence
vaudrait complicité voire approbation et chacun saurait s’en souvenir.

Nous réclamons comme ce fut scandé dans les manifestations : « du travail pour
tous », « une répartition des richesses entre tous et toutes », « l’arrêt de la
corruption et du népotisme ».
Solidarité totale avec les populations en lutte pour la satisfaction de leurs
revendications.
SOYONS NOMBREUX CE SOIR A 18 H A LA FONTAINE DES INNOCENTS POUR DIRE HALTE A LA
REPRESSION EN TUNISIE !

Premiers signataires :AC ! - ACHR - Association des Citoyens Originaires de
Turquie - AFASPA - Association des Marocains en France - ASDHOMaroc –
Association Tunisiens en France - Association des Tunisiens en France Paris -
Association des Travailleurs Maghrébins en France - ATTAC - CEDETIM –
CISAlgérie - CNT - Comité National de Soutien au Mouvement du Bassin minier -
Courant Nationaliste Progressiste - CORELSO - Congres Pour le République
(Tunisie) - CRLDHTunisie - Etoile Nord Africaine - Europe Ecologie Les Verts -
FASE (Fédération pour une alternative Sociale et Ecologique) - FDLT (Forum
démocratique pour la liberté et le Travail-Tunisie) - Fédération des Tunisiens
Citoyens des deux Rives - Les Alternatifs - LUTTE OUVRIERE -Manifeste des
Libertés - Mouvement Nahdha Tunisie - Mouvement Tajdid Tunisie- France - MRAP -
NO-VOX - NPA - PCF - PCOF - Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie - Parti
Democratique Progréssiste-Tunisie - Parti de Gauche -SOLIDAIRES - Solidarité
Tunisienne - UTIT - Voie Démocratique Maroc - Voix Libre - Sortir du
Colonialisme - DAL (Droit Au Logement) - Le MOUVEMENT POUR UNE ALTERNATIVE
SOCIALE ECOLOGIQUE ET DEMOCRATIQUE - CAPJPO-EuroPalestine

Collectif de Solidarité avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid C/o FTCR-
5 Rue de Nantes 75019 Paris – tel 00 33 1 40 34 18 15 - ftcr@ftrcr.eu