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Non à  une diplomatie de marchandage en Haïti

26. November 2006

Ligue Haïtienne Anti-impà©rialiste

Des cris et des cris, toujours des cris. Mais quel cri saura secouer les consciences endormies, dans un pays victime de la mà©chancetà©, du mensonge, de la corruption et des abus de toutes sortes?

Haïti se trouve aujourd’hui dans une situation tellement fragile qu’il suffit d’une simple manÅ“uvre pour le faire basculer au nà©ant. Pourtant, malgrà© cette situation qui saute màªme aux yeux des non-voyants, des descendants de ceux-là  qui, par des actions hà©roïques, ont à©levà© ce peuple nà¨gre à  la dignità© et la fiertà©, continuent de s’humilier pour de maigres avantages pà©cuniaires, foulant ainsi aux pieds toute la grandeur d’à¢me de cette nation. Certains sont utilisà©s comme agents de destruction, dans l’intà©ràªt de leurs patrons capitalistes qui font la course aux profits. D’autres portent le nom d’Haïtien juste pour pouvoir tromper le peuple et faire leur fortune. Qui plus est, ils parlent en son nom. Ils veulent faire plein de choses pour le peuple, mais sans le peuple et, par consà©quent, contre le peuple. Mais par dessus tout, le peuple haïtien est un peuple intelligent, il sait identifier ses vrais amis et ses vrais ennemis.

En ce moment si difficile où Haïti a plus que jamais besoin de compter sur les fruits de ses entrailles, les mauvais enfants, les enfants traà®tres, sont entrain de montrer leur vrai visage. Comme preuve, monsieur Serge Gilles, qui crie toujours haut et fort qu’il est le seul vrai leader socialiste haïtien, a rà©cemment demandà© à  Madame Michelle Bachelet, Prà©sidente du Chili, de bien vouloir maintenir ses troupes au sein de la MINUSTHA, cette force d’occupation contre laquelle le peuple haïtien commence à  rà©sister. Pas besoin d’à©noncer les diffà©rentes manifestations qui ont dà©jà  eu lieu dans le pays contre la prà©sence des occupants. Point n’est besoin non plus de souligner que le peuple haïtien a la nausà©e, chaque fois qu’il voit dà©filer ces troupes à  travers les rue d’Haïti. Alors, qu’en est-il de celui ou ceux qui demandent leur maintien dans le pays, parce que cela leur profite ? Ce faisant, Monsieur Gille se met catà©goriquement en opposition avec la volontà© du peuple, et son action va à  l’encontre de la volontà© des à©tudiants et d’autres secteurs de la vie nationale qui rà©clament le dà©part des troupes de l’ONU. Or, le peuple haïtien ne lui avait-il pas donnà© plus d’une fois carton rouge sous la rubrique bien connue : ” Senatਠ10 janvier “, voyant en lui un fossoyeur de la rà©publique ? Ne l’a-t-il pas dà©jà  dà©masquà© comme un dà©magogue dà©guisà© ?

On dit souvent qu’à  quelque chose malheur est bon ; ce n’est pas une vaine phrase. Au moment où le peuple haïtien demande le dà©part de la MINUSTAH, la rà©publique populaire de Chine vient d’annoncer qu’elle compte faire usage de son droit de veto contre le renouvellement du mandat de cette force onusienne en Haïti. Cela ne peut àªtre qu’une bonne chose pour le pays. Car le peuple haïtien a vraiment marre d’àªtre victime de la politique interventionniste des grandes puissances impà©rialistes. Et puisqu’on en parle, il s’avà¨re important de souligner les circonstances ayant donnà© lieu à  cette rà©action de la Chine. Au prime abord, nous ne devons pas omettre le fait que la participation de la Chine à  cette sale occupation d’Haïti est une grande erreur. La Chine pense que la MINUSTHA est venue aider le peuple haïtien. Mais, loin de là . La MINUSTAH est venue dà©fendre les intà©ràªts des impà©rialistes Franà§ais, Amà©ricains et Canadiens ( IFAC). Les impà©rialistes Amà©ricains et Europà©ens travaillent conjointement, à  travers leurs ONG et d’autres officines. La rà©action chinoise fait suite à  la position du gouvernement haïtien vis-à -vis de Taiwan. En effet, Haïti entretient des relations diplomatiques avec cette à®le, qui est en rà©alità© une province de la Chine. Mais cette relation est un produit de la guerre froide. Aprà¨s la victoire de la rà©volution, les soldats de Thiang ont à©tà© conduits à  Taiwan par les Amà©ricains. Ensuite, les Amà©ricains ont facilità© à  Taiwan l’entrà©e à  l’ONU et l’ont, par le fait màªme, imposà© à  la communautà© internationale. A ce moment là , les pays soumis aux USA, comme le Nicaragua et le Cuba du dictateur Batista ont à©tabli des relations avec Taiwan. En ce qui concerne Haïti, cela a à©tà© en 1950, sous la dictature militaire dirigà©e par Paul Magloire. C’à©tait donc une vitrine de l’impà©rialisme amà©ricain. Un produit fabriquà© de toutes pià¨ces. Lorsque Monsieur Clà©rismà© laisse entendre dans son discours ” NOUS SAVONS CE QUE NOUS AVONS, NOUS NE SAVONS PAS CE QUE NOUS AURONS.” et il ajoute ” Une Diplomatie à©conomique, orientà©e vers le dà©veloppement ; est-ce que cela voudrait dire qu’avec Taiwan il y a un taux fixe et qu’avec la Chine il y a un point d’interrogation? Devons-nous nous lancer dans une diplomatie de marchandage comme il fut le cas sous Duvalier pà¨re, lors de la confà©rence de Punta del Este, où il à©tait question d’exclure Cuba de l’OEA ? A l’à©poque, Haïti avait marchandà© son vote.

La situation à©tant ce qu’elle est aujourd’hui, que la Chine s’oppose au renouvellement du mandat de la MINUSTAH, ce serait une bonne chose pour nous ; c’est d’ailleurs ce que nous souhaitons. Car nous ne voulons pas de la MINUSTAH et nous dà©cidons de poursuivre la lutte jusqu’à  ce que les occupants s’en aillent. Donc, si d’un cà´tà©, nous ne sommes pas d’accord avec la position de Monsieur Clà©rismà©, de l’autre, le rà©sultat peut nous àªtre utile. Puisque ce que nous voulons, c’est le dà©part des troupes de l’ONU. C’est pourquoi, nous soutenons à©nergiquement toutes les manifestations populaires et tout autre acte ayant pour objet de contraindre les pays supplà©tifs à  retirer leurs troupes en Haïti. Nous en profitons pour rendre un vibrant hommage aux braves à©tudiants qui ont gagnà© les rues de Port-au-Prince, à  l’occasion du 203à¨me anniversaire de la bataille de VERTIERES, pour demander le dà©part de la MINUSTAH, et aussi aux braves citoyens qui ont dà©jà  manifestà© contre la prà©sence des occupants et rà©clamà© leur dà©part immà©diat.

La sà©curità© tout comme la gestion et le contrà´le du pays incombent au gouvernement. Aucune puissance à©trangà¨re ne peut rà©tablir l’ordre en Haïti et ni ce n’est pas dans leur objectif. Ce qui se passe en Haïti actuellement en est la preuve : avant l’arrivà©e des troupes onusiennes, il n’y a jamais eu de problà¨mes de kidnapping en Haïti, ni la dà©linquance n’a jamais atteint ce niveau. En fin, n’y a-t-il pas lieu de s’interroger sur les và©ritables tenants de l’atmosphà¨re d’insà©curità© qui rà¨gne en Haïti?

Jirah Smet,
pour la ligue haïtienne anti-impà©rialiste.
www.ligue-haiti.org

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